Le Grand R et le metteur en scène Christophe Sauvion travaillent ensemble pour tisser et renforcer les liens entre le théâtre amateur et le théâtre professionnel, persuadés que ces derniers s’enrichissent mutuellement. 

 

Comment ce lien avec les troupes amateurs s’est-il tissé ?

Florence Faivre. L’une des singularités et des forces de ce territoire est le dynamisme de ses troupes amateurs. Fort de son histoire et de sa diversité, le théâtre amateur vendéen a toujours fait preuve d’une grande vitalité. Le Grand R s’est demandé comment il pouvait dialoguer avec les amateurs, créer des croisements et des porosités.

Christophe Sauvion. Oui, c’est vrai. On peut ajouter que beaucoup de ces troupes ont déjà collaboré avec des artistes professionnels mais ce n’est pas le cas pour toutes. Pour certaines en tout cas, l’envie était déjà là. L’objectif général, c’est l’accompagnement à l’élargissement des pratiques artistiques. Nous voulions également créer des passerelles entre la programmation du Grand R, les artistes invités et les comédiens et comédiennes amateurs.

FF. Tout projet nécessite la création d’une connaissance et d’une confiance partagée. Dans un premier temps, Le Grand R est allé à la rencontre des troupes partout dans le département en organisant des réunions par secteurs, invité par des troupes. Ces temps d’échanges et de dialogue ont été fondateurs.

 

Comment ces rencontres se sont-elles déroulées ?

FF. Nous ne sommes pas arrivés avec des projets « clefs en main ». C’était tout l’inverse. On a d’abord cherché à écouter et à recenser les besoins et les envies des troupes amateurs dans une logique d’élargissement des pratiques artistiques. C’était aussi l’occasion de dialoguer autour de l’image que les comédiens amateurs avaient du Grand R et inversement. On était prêt à tout entendre. Nous avons pu poser les bases d’un dialogue fertile.

CS. On s’est rendu compte que ces rencontres étaient aussi l’occasion pour ces troupes de se rencontrer, d’échanger entre elles. Nous avons eu raison de consacrer beaucoup de temps à ces rencontres car elles ont été très fructueuses.

 

Quels projets sont nés de ces rencontres ?

CS. L’une des idées principales qui est remontée et qui s’est concrétisée a été d’organiser des stages animés par des metteurs en scène ou des comédiens en écho à des spectacles accueillis par Le Grand R. Des stages dont les sujets, les thématiques résonnent avec des questionnements et des envies des troupes amateurs.

FF. Notre label de Scène nationale nous permet d’accueillir en Vendée des grandes signatures des arts de la scène, des artistes qui font l’actualité de la création nationale. Au-delà de la présentation de leur spectacle, ils se prêtent volontiers au jeu de la rencontre avec les publics. Avec beaucoup de générosité, un souci du partage et de la transmission, ils animent de multiples rencontres et stages avec les amateurs.

CS. En effet, au-delà des temps de stages, Le Grand R a aussi organisé des temps de rencontre privilégiés après des spectacles pour des groupes de spectateurs issus de différentes troupes vendéennes. De grands comédiens, comme Philippe Duclos par exemple, y ont participé. Ces échanges ont énormément marqué les participants.

FF. Suite aux rencontres avec les troupes amateurs, Le Grand R a également créé un cycle de rendez-vous pour explorer l’histoire des arts de la scène. Ces conférences gratuites intitulées « Repères » permettent de questionner sa pratique de comédien, de la mettre en perspective, de les inscrire dans l’histoire du théâtre. Plus récemment, nous avons imaginé « Les Controverses » : des temps conviviaux et ludiques d’analyse critique, en petit comité, animés par la passionnante Brigitte Prost* pour échanger, débattre, analyser, commenter après la représentation d’une pièce de théâtre. Tous ces rendez-vous sont complémentaires.

 

Comment imaginez-vous la suite ?

FF. Nous venons de créer un comité de pilotage composé de membres de troupes amateurs et de l’équipe du Grand R. Ce « Copil » a pour objectif d’imaginer collectivement les pistes d’évolution de ce projet.

CS. Il nous reste encore quelques secteurs dans lesquels organiser des rencontres avec les troupes pour finir notre « tour de Vendée » : les territoires de Talmont Saint-Hilaire, de Montaigu, de Noirmoutier par exemple. De nouvelles idées germeront sans doute lors de ces rencontres.

 

Pour plus de renseignements, vous pouvez contacter :
Mathilde Le Magueresse : mlemagueresse@legrandr.com
ou Christophe Sauvion : theatreamateur@legrandr.com

 

* critique dramatique et maître de conférences en études théâtrales à l’Université Rennes 2