Tout Dostoïevski

Quel drôle de type, ce Charlie ! Looser flamboyant et lunaire, clochard céleste passé maître dans l’art du décalage et de l’autodérision, ce personnage haut en couleur tout droit sorti de l’imagination de Benoît Lambert et d’Emmanuel Vérité, se lance un nouveau défi : tout Dostoïevski en 1h15 !

Casquette vissée sur la tête, chemise hawaïenne colorée, ukulélé et micro accrochés autour du cou, Charlie s’empare du pavé de Crime et Châtiment pour tenter de comprendre le meurtre commis par Rodion Raskolnikov, jeune russe désoeuvré qui assassine une vieille usurière pour la voler. L’enquête est confiée au juge Porphyre Petrovitch. Pour Charlie, ce juge du XIXème est l’ancêtre de Colombo, incarné dans les années 70 à la télévision par Peter Falk. Un personnage mythique que les moins de 40 ans ne connaissent peut-être pas… Il n’empêche que l’alchimie entre l’univers de Dostoïevski et celui de Colombo reste intemporel et fonctionne à merveille. Et puis Charlie apostrophe le public, distribue des verres de vodka, et joue avec des petits personnages confectionnés avec des bouchons de liège pour aborder une autre oeuvre – et pas des moindres – Les frères Karamazov. Tout Dostoïevski télescope littérature, métaphysique et accidents de la vie. Ou comme le dit Charlie dans ce spectacle applaudi par la presse et le public : « Dieu existe, même si t’y crois pas, et Dostoïevski, il t’explique très bien pourquoi ». L’envie de le lire ou le relire est garantie !